Jean-Claude Barrault compile les honneurs. Deux ans après son titre de meilleur entraîneur de D1 féminine avec Soyaux, le coach ligugéen des U14 et U15 a reçu un nouveau trophée, samedi, à Clairefontaine récompensant son action.
L'Amicale nationale des éducateurs français l'a désigné parmi le Onze Type, sorte de Graal pour la « profession ». La reconnaissance suprême. « L'émotion était plus forte en 2014, parce que le titre me semblait inaccessible, commente Jean-Claude Barrault (58 ans), mais la surprise est aussi grande cette année. Je ne pensais pas qu'un éducateur de la Vienne serait nommé deux ans après Patrice Billy. Je n'aime pas forcément la lumière, mais j'avoue que c'est un formidable boosteur. » Sur 116 éducateurs proposés par les districts de l'Hexagone, seuls onze, donc, ont eu droit aux honneurs et à deux jours « extraordinaires ». Le séjour comprenait un tour VIP dans Paris et sur le Seine, le match France - Suède au Stade de France, une nuit à Clairefontaine et la remise des trophées samedi en présence du staff de l'équipe de France. « Didier Deschamps et ses adjoints ont été d'une gentillesse inouïe. J'ai passé un grand moment, même si on n'a pas pu coucher au château, mais dans le parc, à cause précisément du rassemblement de l'équipe de France. »

" Je prends mon pied "

Serge Groleau, le président de l'AEF 86, avait vu juste en voyant chez " Papa's " un probable lauréat. C'est sous son insistance que Jean-Claude a « monté » un dossier de candidature. Aussi bien ficelé que sa méthode. Depuis plus de trente ans qu'il entraîne, « JCB » n'a jamais changé de philosophie. Chez les jeunes de l'entente Ligugé/Smarves/Saint-Benoît/Fontaine, depuis deux ans, il façonne le joueur autant que l'individu. « Les deux vont de paire, assure-t-il. L'enfant doit emmagasiner des bases pour arriver dans le monde seniors dans des conditions optimales. Il doit si possible jouer des deux pieds, bien maîtriser le ballon, se situer dans l'espace. Le mental et la technique sont liés. Je veux que chacun sorte propre. » A Ligugé, « parmi les enfants et les encadrants, Éric, Adrien et Simon, je prends mon pied, malgré un effectif énorme de cinquante-cinq U14 et U15 ».
Et demain ? « Je n'ai pas de boule de cristal », répond-il. Mais il sait ce qu'il veut. « Pour bosser, j'ai besoin de ressentir des affinités, de l'empathie sur et en dehors du terrain. Après Soyaux, j'ai eu des opportunités. C'était ou trop loin ou pas assez chaleureux. »